La reconnaissance faciale par l’armée israélienne à Gaza : enjeux et controverses

Des outils high-tech pour l’identification des Palestiniens

Après les attaques du 7 octobre, l’armée israélienne a déployé un vaste programme de reconnaissance faciale à Gaza. L’objectif est de constituer une base de données de Palestiniens, suspects d’être affiliés au Hamas. Afin de mener à bien cette opération, les Forces de défense israéliennes se servent de la technologie Google Photos et d’un outil sur mesure, mis au point par l’entreprise Corsight basée à Tel Aviv. La société se vante d’un taux de précision élevé, d’environ 50%, même si l’on ne dispose que d’une visibilité réduite sur le visage d’une personne.

Les responsables militaires utilisent une multitude de sources pour identifier leurs cibles potentielles, comme des enregistrements de caméras de sécurité, des vidéos postées par le Hamas sur les réseaux sociaux ou encore des informations fournies par les prisonniers palestiniens.

L’utilisation controversée de la reconnaissance faciale

Cependant, l’intelligence artificielle de Corsight ne semble pas infaillible. Plusieurs cas d’identifications erronées ont été signalés, menant à des détentions abusives. La plus médiatisée est sans doute celle du poète palestinien Mosab Abu Toha.

De plus, l’armée israélienne a également recours à Google Photos pour approfondir l’identification des individus, particulièrement dans les cas où seule une petite portion du visage est visible. La fonction de recherche de photos de l’application se révèle d’une aide précieuse.

Les dirigeants de Corsight et leurs bailleurs de fonds, dont Awz Ventures, soutiennent ouvertement le fait d’aider l’armée israélienne dans ses opérations à Gaza via leur technologie de reconnaissance faciale.

Corsight : un acteur majeur de la reconnaissance faciale

Au-delà du contexte militaire, cette technologie a aussi été utilisée par les hôpitaux israéliens pour identifier les patients, même ceux atteints de traumatismes faciaux, en confrontant leurs images avec celles fournies par les membres de leurs familles.

Corsight se concentre principalement sur des applications gouvernementales, de maintien de l’ordre et militaires. La firme prétend être capable d’identifier des visages masqués et projette de développer un outil capable de modéliser le visage d’une personne à partir de son ADN.

Ces développements font l’objet de critiques et soulèvent des questions éthiques majeures. Certains dénoncent une intrusion inacceptable dans la vie privée et un outil potentiel de répression politique. Malgré ces controverses, la reconnaissance faciale continue de se développer et de s’imposer. Cette situation met en exergue la nécessité d’un encadrement juridique strict de ces technologies pour prévenir tout abus.