Lancement de Smile : Une mission spatiale historique entre l’ESA et la Chine

Smile, une collaboration sino-européenne pour étudier le vent solaire

La mission Smile, fruit d’une collaboration entre l’Agence spatiale européenne (ESA) et l’Académie des sciences chinoise (CAS), marque un jalon significatif dans l’exploration spatiale internationale. Prévue pour fin 2025, cette mission a pour objectif d’analyser les interactions entre le vent solaire et le champ magnétique terrestre, ainsi que d’étudier les phénomènes associés aux aurores boréales. L’importance de cette mission réside dans sa capacité à approfondir notre compréhension des mécanismes protecteurs de la Terre face aux particules solaires, une composante essentielle pour la prévision et la gestion des phénomènes météorologiques de l’espace.

La collaboration entre l’Europe et la Chine sur ce projet est sans précédent, les deux puissances ayant partagé l’expertise en ingénierie, la conception, ainsi que les responsabilités opérationnelles. Ce partenariat témoigne d’une volonté mutualisée de pousser plus loin l’exploration spatiale, tout en renforçant les liens scientifiques et technologiques entre l’Europe et la Chine.

Le choix stratégique du lanceur Vega-C pour la mission

Le lancement de Smile se fera à l’aide d’une fusée Vega-C, depuis le port spatial européen en Guyane française. Ce choix n’est pas fortuit : le Vega-C est un lanceur léger développé conjointement par l’ESA et l’Agence spatiale italienne, choisi pour ses capacités adaptées à la mise en orbite et aux exigences spécifiques de la mission Smile. Bien que le Vega-C ait connu un échec de lancement en mars 2023, les assurances données par les agences impliquées et les correctifs apportés augmentent la confiance dans la réussite de son prochain vol.

David Agnolon, chef de projet de Smile, met en lumière l’importance de ce lanceur qui correspond parfaitement aux nécessités de la mission, notamment en termes de capacité de masse et d’injection en orbite. Le lancement en orbite basse de la Terre avant de repositionner le satellite sur une orbite elliptique à 121 000 kilomètres d’altitude permet de couvrir les objectifs scientifiques de la mission avec une précision accrue.

Technologies innovantes à bord de Smile pour observer les aurores boréales

L’une des innovations les plus marquantes de la mission Smile réside dans son équipement ultramoderne, dont une caméra ultraviolette qui permettra la plus longue observation continue des aurores boréales. De plus, Smile est équipé pour réaliser des prises de vue et des vidéos en rayons X — une première mondiale — pour capturer les interactions entre le vent solaire et le champ magnétique terrestre. Ces technologies non seulement améliorent notre compréhension des phénomènes naturels mais ouvrent également de nouvelles voies pour protéger notre planète des effets des tempêtes solaires, qui peuvent perturber nos réseaux électriques et satellitaires.

La mission espère démontrer comment le champ magnétique terrestre agit comme un bouclier nous protégeant des rayons solaires nocifs, crucial pour la sécurité humaine et la préservation de notre environnement technologique. La réussite de Smile pourrait conduire à des avancées significatives dans la prédiction et la mitigation des effets des éruptions solaires sur l’activité terrestre.

En conclusion, la mission Smile se positionne comme un projet phare de la collaboration internationale dans le domaine spatial. Les défis techniques et programmatiques surmontés par l’ESA et la CAS pour réaliser ce projet ont non seulement prouvé que les collaborations internationales pouvaient mener à des succès remarquables mais aussi posé un précédent pour de futures entreprises conjointes dans l’espace. Assemblé aux Pays-Bas et prévu pour des tests approfondis avant son lancement, Smile symbolise la fusion de l’expertise international au service de la science et de la technologie spatiale.