Les familles des victimes d’Uvalde poursuivent Meta et Activision

Une plainte contre Meta et Activision

Les familles des victimes de la fusillade de l’école d’Uvalde ont récemment déposé une plainte contre les géants de la tech, Meta et Activision. Ils accusent ces entreprises de manière critique, les tenant responsables d’avoir exposé le tireur à l’arme utilisée lors de la tragédie et de l’avoir conditionné à voir la violence armée comme une solution à ses problèmes. Cette action en justice soulève des questions importantes sur la manière dont les réseaux sociaux et les jeux vidéo peuvent potentiellement influencer des comportements tragiquement destructeurs.

Les plaignants affirment que le tireur jouait régulièrement à Call of Duty, un jeu vidéo qui présente un fusil d’assaut fabriqué par le fabricant d’armes Daniel Defense. Le tireur aurait également vu cette arme annoncée sur Instagram, propriété de Meta. Cette association, selon les familles, a créé un environnement où le tireur était non seulement familiarisé avec l’arme, mais aussi encouragé à la considérer comme une partie de sa réalité.

Instagram et les armes à feu: un canal non surveillé

La plainte accuse Instagram d’avoir fourni un canal non surveillé aux fabricants d’armes pour atteindre directement les mineurs, que ce soit à la maison ou à l’école. Les familles estiment que le contenu vu sur la plateforme a influencé le tireur, le poussant à adopter une vision déformée et dangereuse des armes à feu. Cette accusation met en lumière la responsabilité potentielle des réseaux sociaux dans la diffusion de contenus pouvant inciter à la violence.

Les plaignants soutiennent que Meta a été plus indulgent avec les vendeurs d’armes à feu qu’avec d’autres utilisateurs qui ont enfreint ses politiques. Ils allèguent que, malgré des violations répétées des règles, ces vendeurs ont continué d’utiliser les plateformes de manière quasi incontrôlée. Cette tolérance présumée envers la vente d’armes sur les réseaux sociaux soulève des questions sur l’efficacité et la cohérence des politiques de modération de contenu de Meta.

L’impact des réseaux sociaux et des jeux vidéo

Josh Koskoff, l’avocat des familles, a comparé l’influence d’Instagram et de Call of Duty sur le tireur à une boucle de dopamine, décrivant comment ces plates-formes pourraient avoir contribué à façonner sa perception des armes à feu. Koskoff n’est pas un novice dans ce domaine; son cabinet d’avocats avait précédemment obtenu un règlement de 73 millions de dollars avec le fabricant de fusils Remington pour les familles des victimes de la fusillade de l’école primaire de Sandy Hook. Cela montre un antécédent solide dans la responsabilisation des entités liées aux armes à feu.

De leur côté, Activision a exprimé ses condoléances pour la fusillade d’Uvalde, mais a également souligné que des millions de personnes dans le monde jouent à des jeux vidéo sans avoir recours à des actes de violence. Ils suggèrent qu’il n’y a pas de lien causal direct entre le fait de jouer à des jeux vidéo et la participation à des fusillades de masse. Cet argument indique une tension persistante entre les questions de responsabilité individuelle et l’influence potentielle des médias numériques.

L’issue de cette affaire pourrait avoir des conséquences majeures pour les entreprises technologiques et de jeu, potentiellement modifiant la manière dont elles modèrent et régulent le contenu lié aux armes à feu. Les familles des victimes espèrent, par cette action, obtenir justice pour leurs proches disparus et forcer ces entreprises à reconnaître et à assumer leur part de responsabilité dans de telles tragédies.